L’inhabituel, c’est le carburant du journalisme, donc avec le confinement et tous les changements qu’il implique, l’emballement médiatique est total. Voici quelques conseils de lectures pour prendre du recul et tenter d’analyser comment évolue le paysage de l’information en cette période de crise.
Complotavirus
Cette crise du Covid19 est avant tout une crise de la véracité de l’information. Fake news et théories du complot pullulent sur les réseaux.Pour mesurer l’ampleur du phénomène, nous vous conseillons de consulter cette carte mondiale des théories du complot sur le coronavirus, créée par l’excellent site Conspiracy Watch.
Les théories du complot s’appuient souvent sur des théories pseudo-scientifiques, qui détournent des discours scientifiques réels. Avec sa dimension médicale, cette crise du coronavirus illustre parfaitement les relations troubles qui existent entre théories du complot et sciences. Elles sont analysées dans cet article du Monde.
Mais si la science peut être détournée si facilement, à qui faire confiance alors ? et comment vérifier soi-même une étude scientifique ? Réponse avec ce petit guide vidéo du Youtuber Science Etonnante.
La nature reprend ses droits, c’est fantastique ! Hum, méfiance : de nombreuses fake news « positives » autour de la nature ont émergé. Ce n’est pas très grave, pensez-vous, car l’important est que l’histoire nous fasse rêver ? Pas si sûr, avertit cet article du National Geographic: ces fake pourraient en effet provoquer un relâchement dans la préservation des animaux.
Médias sous respirateurs ?
Entre chômage partiel, hausse des abonnements et forte baisse des revenus publicitaires, les cartes des médias mainstream risquent d’être rebattues. Le coronavirus va-t-il achever les médias, se demande avec justesse cet article de Storyjungle ?
Le sociologue Alain Accardo, lui, plaide pour que l’information soit considérée comme un bien et un service publics. Traversé par de multiples crises éthiques, le monde des médias doit changer. Voir ici sa tribune sur le site d’Action Critique Média. En tant qu’association d’éducation aux médias, nous fustigeons nous aussi la dépendance économique des médias mainstream envers la publicité et/ou les millionnaires…
Comment les grands médias se sont-ils comportés face à l’apparition de certains sujets dans ce contexte de confinement ? Exemple avec la très controversée question de la chloroquine comme potentiel traitement du virus, et du professeur Raoult, qui en est le défenseur le plus visible, qui ont surgi brusquement dans l’actualité.Jetez donc un coup d’oeil à cette analyse de la Revue des Médias, qui décortique la manière dont les médias dits traditionnels et les médias sociaux se sont emparés de cette question
Vengeance numérique
Il faut être solidaires dans la colère pour des causes justes. Nous relayons ici l’appel de Shanley dans la lutte contre les comptes fishas : ce sont des comptes sur les réseaux sociaux (notamment Snapchat) où des photos de jeunes filles dénudées sont régulièrement postées. Il s’agit souvent de revenge-porn : des ex-petits copains de ces filles envoient les photos pour qu’elles soient divulguées, dans un but de vengeance. Cette pratique a explosé depuis le début du confinement.
Cabines téléphoniques et VHS
Et pour finir, pourquoi ne pas revenir 30 ans en arrière, bien loin des réseaux sociaux? La Radio télévision belge s’est amusée à imaginer à quoi aurait ressemblé le confinement en 1989, quand il n’y avait ni smartphones, ni apéros skypes. Entre désinfection des cabines téléphoniques et boom des loueurs de VHS, faites un petit voyage dans le temps !
Bonne lecture !
et prenez soin de vous.
