Focus du moment
♦ A quoi rêvent les algorithmes de Dominique Cardon (2015)
Nos vies à l’heure des big data
Google, Facebook, Amazon, mais aussi les banques et les assureurs : la constitution d’énormes bases de données (les « big data ») confère une place de plus en plus centrale aux algorithmes. L’ambition de ce livre est de montrer comment ces nouvelles techniques de calcul bouleversent notre société. À travers le classement de l’information, la personnalisation publicitaire, la recommandation de produits, le ciblage des comportements ou l’orientation des déplacements, les méga-calculateurs sont en train de s’immiscer, de plus en plus intimement, dans la vie des individus. Or, loin d’être de simples outils techniques, les algorithmes véhiculent un projet politique. Comprendre leur logique, les valeurs et le type de société qu’ils promeuvent, c’est donner aux internautes les moyens de reprendre du pouvoir dans la société des calculs.
Dominique Cardon est sociologue au Laboratoire des usages d’Orange Labs et professeur associé à l’université de Marne-la-Vallée (LATTS). Avec La Démocratie Internet (Seuil, 2010) et de nombreux articles, il s’est imposé comme l’un des meilleurs spécialistes du numérique et d’Internet.
Repères
♦ S‘informer, décrypter, participer ! par Ritimo* (2016)
Guide pour s’orienter dans le brouillard de l’information
Partout dans le monde, l’information est au cœur des enjeux politiques, sociaux et démocratiques. Chargés de transmettre cette information, les médias sont remis en cause dans leur capacité à tenir leur rôle. Pour comprendre les choix qui sont faits, ce guide revient sur la fabrication de l’information : qui détient les médias ? Quelles sont les pressions et les menaces qui s’exercent sur les journalistes ? Il analyse également les bouleversements produits par Internet, cet outil porteur de nouveaux risques pour le droit à l’information mais aux potentialités immenses pour l’expression des minorités et des discriminés. Dans le flot dorénavant continu d’informations, la voix des médias libres, soucieux de montrer une autre vision du monde, est essentielle pour remettre la démocratie au cœur du système d’information.
* Réseau d’information et de documentation pour la solidarité internationale et le développement durable
♦ Les jeux video, ça rend pas idiot ! de Yann Leroux (2012)
Plus de 40 % de la population joue aux jeux vidéo. Les femmes représentent 52 % des joueurs. 63 % des Français de plus de 10 ans ont joué aux jeux vidéo. L âge moyen des joueurs, aujourd hui de 35 ans, est en constante augmentation. C est le divertissement préféré des Français et la première industrie culturelle dans le monde. En une poignée d années, les jeux vidéo se sont positionnés comme une locomotive de l économie numérique. Ce succès tient à des logiques de marché que les éditeurs de jeux savent habilement exploiter. Mais cette explication ne suffit pas ! Les jeux vidéo ont pu prendre cette place grâce à leurs qualités propres. Ils sont devenus un média incontournable parce qu ils sont des objets de plaisir pur. Ils sont des manières de se mettre en lien avec soi-même et avec les autres. Mais ils sont aussi plus que cela : ils sont une manière d apprivoiser le futur.
♦ TV Lobotomie de Michel Desmurget (2011)
La vérité scientifique sur les effets de la télévision
Sophie, 2 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela double ses chances de présenter des troubles attentionnels en grandissant. Lubin, 3 ans, regarde la télé 2 heures par jour. Cela triple ses chances d’être en surpoids. Kevin, 4 ans, regarde des programmes jeunesse violents comme DragonBall Z. Cela quadruple ses chances de présenter des troubles du comportement quand il sera à l’école primaire. Silvia, 7 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela augmente de plus d’un tiers ses chances de devenir une adulte sans diplôme. Lina, 15 ans, regarde des séries comme Desperate Housewives. Cela triple ses chances de connaître une grossesse précoce non désirée. Entre 40 et 60 ans, Yves a regardé la télé 1 heure par jour. Cela augmente d’un tiers ses chances de développer la maladie d’Alzheimer. Henri, 60 ans, regarde la télé 4 heures par jour. René, son jumeau, se contente de la moitié. Henri a 2 fois plus de chances de mourir d’un infarctus que René.
Chaque mois, les revues scientifiques internationales publient des dizaines de résultats de ce genre. Pour les spécialistes, dont fait partie l’auteur, il n’y a plus de doute : la télévision est un fléau. Elle exerce une influence profondément négative sur le développement intellectuel, les résultats scolaires, le langage, l’attention, l’imagination, la créativité, la violence, le sommeil, le tabagisme, l’alcoolisme, la sexualité, l’image du corps, le comportement alimentaire, l’obésité et l’espérance de vie.
Ces faits sont niés avec un aplomb fascinant par l’industrie audiovisuelle et son armée d’experts complaisants. La stratégie n’est pas nouvelle : les cigarettiers l’avaient utilisée, en leur temps, pour contester le caractère cancérigène du tabac…
⇒ Un article sur l’ouvrage proposé par Acrimed est à lire ici.